Guérit-on vraiment après une fausse couche ? (Mon histoire)
Peut-on vraiment nommer cette douleur une fausse couche ? La douleur, elle, n’était pas fausse pourtant. Pourquoi moi ? Nous ? Pourquoi la fausse couche fait désormais partie de notre dossier médical.
Pourquoi la fausse couche existe tout court ? Tu auras compris que ce sont les questions principales qui me sont venues directement à l’esprit.
Si tu es tout juste passée par cette étape, ou que cela “remonte”, je voudrais juste te dire une chose : ta ou tes fausses couches ne définissent pas ta capacité à porter la vie. Tu es créée dans le plan de Dieu et son plan initial a été si bien pensé que ton corps est créé aussi pour créer.
Ah oui, et aussi, ce n’est pas parce que tu as des difficultés à enfanter que tu n’es pas une femme et que la maternité ne veut pas de toi.
Maintenant que les bases sont posées, il est temps que je te raconte mon histoire.
Lorsque nous faisons une fausse couche, comme tout drame, vient par la suite une phase de choc. La veille, je sentais au plus profond de moi que notre bébé ne tiendrait pas… je n’ai pas communiqué cette pensée à mon époux, afin d’éviter de nourrir cette pensée.
Et puis , ça n’a pas manqué. Un mardi, 07h23, le travail d’expulsion a débuté.
Mon époux avait encore de l’espoir mais pour moi c’était déjà la fin. La fausse couche était imminente.
Arrivés tous deux aux urgences, le traitement de notre cas fût très expéditif avec aucune notion d’humanité.
Une fois rentrés après ma fausse couche, nous sommes directement rentrés en prières et jeûne pendant quelques jours.
Et puis.. Il a fallu qu’on échange lui et moi…après avoir échangé avec Dieu.
- Est-ce qu’un jour on guérira de cette fausse couche ?
- Est-ce qu’un jour on comprendra le pourquoi du comment ?
- Admettons que nous l’aurions eu, cet enfant , est-ce que notre couple et notre style de vie étaient disposés à l’accueillir.
Voici les questions qui nous sont venues à l’esprit, nous sommes restés focalisés sur la dernière…
La réponse était sans appel. NON. Dieu a non seulement préservé notre couple mais aussi préservé cet enfant. Sans minimiser notre peine et notre souffrance, nous étions conscients que pour guérir, le recul est nécessaire.
Peu importe l’avancée de la grossesse, une fausse couche est un deuil. Et si vous passez par cette étape, ne laissez personne vous dire que l’enfant était jeune et qu’il valait mieux qu’il ou elle parte maintenant qu’après. Vous connaissez les tentatives de réconfort en ce qui concerne les fausses couches.
Aujourd’hui suis-je guérie ? Sommes-nous guéris ?
Après avoir pris le temps d’entamer le processus de deuil, je peux dire que OUI.
Évidemment, la guérison n’enlève pas la mémoire. Il peut encore m’arriver de soupirer quand la date approche. Mais il a fallu ce temps pour pleurer, d’être en colère, d’en parler, de prier, de prendre soin de notre mental. Il a fallu apprendre à désapprendre pour réapprendre et se laisser le temps à notre rythme.
Mon époux et moi voulons te dire que :
- La guérison ne se commande pas
- La guérison ne se précipite pas
- La fausse couche est un véritable deuil
- Être entourés de manière qualitative est vraiment l’idéal
- Eviter de communiquer l’avancée de la grossesse lors de la fausse couche, si la personne pose la question avec de mauvaises intentions
- Protégez vos coeurs
- Accepter le processus de guérison de votre partenaire : ce n’est pas parce que l’autre ne pleure pas qu’il ou elle banalise le deuil.
- Si vous sentez que la peur vous freine pour entamer une nouvelle grossesse, consultez ensemble un professionnel bienveillant.
- Ne vous empressez pas d’entamer une grossesse pour “remplacer” la grossesse perdue : laissez à votre corps et votre mental le temps de gérer ce deuil.
- Faîtes tous les bilans de santé possible, prenez soin de votre santé encore plus qu’avant, afin d’accueillir bébé dans de meilleures conditions.
- Le meilleur pour la fin, n’en voulez pas à Dieu et remerciez lui d’être à vos côtés durant cette période : il ne demande que ça.
Esaïe 41 : 10 “ Ne crains rien, car je suis avec toi; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante.
Elie et Audrey