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Aimer celui qui nous a laissé partir

C’est avec beaucoup de soupirs que je t’écris ces quelques mots. Mais je suis certaine que ces mots te feront écho.. Je vais te livrer en toute intimité, comment j’ai réussi à aimer celui qui m’a privé de beaucoup.

C’est un mercredi à 18H02 dans un hôpital du 17ème arrondissement de Paris, qu’une petite crevette de 2 kg et quelques grammes fait son entrée dans le monde. Il faisait chaud. La vie de sa mère en tentant de l’expulser de son ventre était en danger. Mais elle est née.. je suis née avec une bouille toute rose et une tonne de cheveux sur ma tête.

J’ai été une enfant désirée, aimée, attendue, programmée ce que tu veux mais à un an et demi je me suis retrouvée seule avec ma mère. 

Mais Audrey, que s’est-il passé entre temps ? Comment peut-on passer d’un extrême à un autre ? Étonnant mais tellement vrai. Avec des prémices de vie aussi chaleureuses, il est impossible d’imaginer que conjuguer le verbe aimer au présent peut être une difficulté pour toi, n’est-ce pas ?

 

 

aimer

Bien que mon beau-père était là, mais il me manquait une chose : mon papa. 

Tu l’auras compris, j’ai grandi sans mon père biologique qui m’avait pourtant tellement désiré.

Quand j’écoutais ma mère me narrer les préparatifs de ma naissance.. elle m’a raconté l’image d’un papa qui savait aimer son enfant. Un père totalement gaga de sa première fille. J’ai eu le privilège d’avoir une photo de cet inconnu, de mon père. Il était beau, il avait l’air d’aimer sans conditions.

 

Et pourtant, j’ai vécu  sans lui. Et pourtant même si on me dit que je lui ressemble, je ne le vois pas, je ne le sens pas. Il n’est pas là à mes côtés.

 

Dès l’âge de 14 ans, je me suis décidé à le chercher, parfois seule, parfois accompagnée.

Et puis ce n’est qu’à 18 ans que j’ai réussi à le trouver par mes propres moyens.

Deux semaines avant mon départ vers la Métropole pour les études, le premier coup de fil…

Un long moment de silence de mon côté. Des réponses brèves mais aussi une envie de lui hurler dessus, de lui demander des explications, et de lui demander : Ah c’est ta définition d’aimer ça ? Abandonner ta fille ? Mais je me suis contenue.

 

Quelques années plus tard, je n’ai toujours pas d’explications nettes et précises mais une chose est certaine : j’ai appris à aimer celui qui m’a laissé partir. Et voici ce que j’ai mis en place pour y arriver sans rancune : 

 

  • J’ai compris qu’on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. Mes parents m’ont donné ce qu’ils ont pu. Leurs actions ont eu et ont encore des conséquences sur ma vie mais je peux changer la donne.

  • J’ai pardonné mon papa. Car je sais que lui offrir mon amour était la solution pour que de mon côté je lui pardonne.

  • J’ai accepté de ne pas comprendre le pourquoi du comment. En forçant, je n’obtiens rien, je n’ai rien obtenu jusqu’à présent.

  • J’apprends en ce moment à déceler les conséquences de leurs actes. Et j’apprends à me réconcilier avec les blessures non guéries et d’avancer dans l’amour. Pas facile d’aimer malgré tout.

  • Cela m’a appris à relativiser. J’ai l’occasion encore aujourd’hui d’apprendre un peu plus à le connaître et à développer ma relation avec lui si nécessaire.

  • J’ai appris que pour l’aimer davantage, il faut d’abord que je cesse de croire qu’il ne mérite pas mon amour. Un amour dont Dieu me permet de bénéficier chaque jour. 

 

aimer

 

À toi pour qui, aimer rime avec souffrance.

Toi qui me lis, je sais que ce n’est pas facile à accepter. 

À toi qui me lis, je sais que la colère peut prendre de la place.

À toi qui me lis, tu es peut être découragée de retrouver ce parent . Mais ne lâches pas, saches lâcher prise quand Dieu te le demande.

Ne crois pas les personnes qui te diront que tes recherches sont vaines.

Dieu permettra à la bonne saison que ce parent soit retrouvé.

Ne vois pas cela comme un rejet de la part de Dieu, mais au contraire comme d’une protection.

 

Aimer est un choix. 

 

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Audrey
Femme mariée “entière” je ne sais pas faire autrement. Quand je dis que j’aime l’autre ce n’est pas pour remplir les lignes c’est réellement le cas. On poursuit avec un mot inventé et très assumé : “plantina” car on peut presque obtenir ce qu’on veut de moi avec un repas qui contient des bananes plantains. Je chante, je compose, je cuisine avec amour.

1 Comment

  1. […] que si tu décides de pardonner la ou les personnes qui t’ont fait du mal, c’est avant tout un cadeau que tu te fais car tu choisis de te […]

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