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J’ai tout quitté pour aller vivre en Suède

 J’ai rencontré Sabrina à l’église. Elle servait alors dans l’équipe Photo. Je l’ai toujours connue avec une passion pour la Suède. Elle fait partie de ces femmes qui m’inspirent à poursuivre mes rêves et surtout les remettre dans les mains de Dieu.

Son parcours est absolument génial et j’espère que tu trouveras dans son portrait un encouragement dans ta saison.
Hello ! Pourrais-tu te présenter en quelques mots et nous expliquer ce que tu faisais lorsque tu vivais à Paris ?

Je m’appelle Sabrina, j’ai eu 32 ans au mois d’août dernier. J’étais juriste en assurance-vie lorsque j’habitais en France.   

Sabrina Suède
 Comment était ta vie en France? 

Le premier mot qui me vient est « busy ». 

J’avais l’impression que tout allait trop vite, que je ne maîtrisais jamais rien et qu’il fallait surtout que je satisfasse tout le monde et que je fasse plein de choses.

Musées, ciné, restaurant… afin de profiter de ma vie et ne rien manquer. Je n’arrivais plus à respirer.  

En l’écrivant, cela donne une image un peu obscure alors qu’en fait j’appréciais tout de même les moments passés avec mes amis. Mais je me souviens vraiment avoir vécu cette période avec un inconfort constant.   

A quel moment es-tu tombée amoureuse de la Suède ?  

Mon histoire avec la Suède a commencé lorsque j’étais à la fac, vers 2012. 

De façon générale, j’aimais les pays scandinaves. J’aimais la culture, surtout le système éducatif et leur approche avec les enfants et adolescents, mais aussi la place et le respect de la femme dans la société, et bien sûr les paysages ❤. 

Mon père regardait beaucoup de documentaires. J’aimais bien m’asseoir avec lui. Deux-trois fois, je suis tombée sur des reportages parlant de la Scandinavie. C’est là que mon cœur a flanché. 

Puis, un peu plus tard, j’ai voulu me challenger un peu, en apprenant une nouvelle langue. Je ne savais pas quelle langue choisir parmi les différentes langues scandinaves. En cherchant un peu sur Internet, je me rappelle avoir trouvé que le suédois était la langue la plus parlée et compréhensive des 4 pays scandinaves. J’ai donc choisi le suédois et me suis alors concentrée sur la Suède.  

Quel a été le déclic pour toi de préparer ton départ pour ce pays ? 

Haha, ma rencontre avec un couple de suédois.

Long-story short, j’ai aidé de façon totalement par hasard (qu’on ne me dise pas que Dieu n’existe pas) un couple de Suédois lors de leur passage à Paris. En discutant et apprenant à se connaître, ils m’ont dit qu’ils allaient se marier.  

Étant photographe, je leur ai proposé tout de suite de faire des photos de couple pendant qu’ils étaient dans la ville de l’amour ! La séance de couple à Paris n’a pas eu lieu, mais trois mois plus tard, je m’envolais chez eux, à Vasteras, pour prendre leurs photos de mariage. C’était en Août 2017.  

J’ai été si bien accueillie, mise en confiance, prise en charge. Je me sentais chez moi. Je conduisais (le couple m’avait prêté leur voiture) dans la ville, où se trouvaient côte à côte, de l’eau, la forêt, des champs de blés, et j’étais juste émerveillée.  

Je pense que c’est ce qu’ont dû ressentir Caleb et Josué en allant explorer Canaan pour la première fois. Tout ce que je voyais était comme du miel.

J’ai passé un tellement bon séjour, que mon départ me déchirait le cœur après seulement quatre jours passés sur place. 

C’est là que je me suis dis que ce n’était pas normal. Je me suis parlée à moi-même et je me suis raisonnée : 

« Sabrina, tu ne peux pas avoir peur à ce point, au point même ne pas essayer de venir ici. Tu te sens chez toi. Tu es vraiment prête à vivre avec le poids de ce regret…juste parce que tu as …peur… Je ne t’entends pas chanter tous les dimanches la confiance que tu as en Dieu ? Alors ? »

En posant mon pied au sol à l’aéroport Charles de Gaulle, j’ai déclaré qu’à la fin de mon CDD (Août 2018), je déménagerai en Suède. En arrivant chez mes parents (chez qui je vivais à l’époque), j’ai annoncé qu’à la fin de mon CDD, je dégagerai en Suède. Il n’y avait plus de marche arrière possible.  

Sabrina en Suède

Comment as-tu donc géré cette peur ? 

La peur, celle-là, est un peu trop présente dans ma vie et m’a empêché de faire beaucoup trop de choses. 

Mais étonnamment, dès que j’ai déclaré, à moi-même que j’allais déménager en Suède, et que j’en ai informé mes parents, c’est le courage de Jésus qui m’a remplie. Je me suis surprise à trouver en moi cette âme de guerrière.  

Rien, ni personne (même pas moi, car franchement, j’étais ma pire ennemie) n’a pu me dissuader. J’avais un an pour préparer mon déménagement, pour construire un courage sans faille et ma confiance en Dieu. J’étais persuadée que,  comme pour les enfants d’Israël, Papa Dieu allait m’ouvrir les portes et me donner la victoire.   

J’étais convaincue que la Suède était ma Terre promise. Et comme Dieu ne fait jamais les choses à moitié et prend toujours en compte notre caractère, j’ai pu économiser assez (enfin, économiser, j’ai eu la surprise) d’avoir assez d’argent pour pouvoir aller jusqu’au bout et partir, même sans avoir de travail pendant 8 mois.  

La première fois que tu prends un billet d’avion pour faire sérieusement de la prospection comment te sens tu ? 

Excitée et anxieuse.  

J’avais décidé d’une date pour mon déménagement, le 18 Octobre 2018. Un mois avant, j’étais partie 10 jours pour chercher un appartement et un travail (dans un café).  

Mais, tout de même, avec la confiance que Dieu allait ouvrir les portes. J’avais mis toutes mes copines sur le coup, en prière.  

A ma grande joie et pour continuer à construire ma confiance, j’ai trouvé une chambre chez l’habitant, chez une famille superbe. C’était une famille tunisienne, qui parlait français et m’a beaucoup aidé pour apprendre le suédois et dans mes démarches administratives. Elle m’a aussi apporté la chaleur d’une famille comme j’en avais l’habitude, avec bienveillance.  

Et j’avais eu une journée d’essai dans un café (Omayma) dans lequel tout s’était bien passé.  

Je me rappelle que tu disais te donner 2 ans pour que ton « expérimentation » fonctionne ou pas, comment a eu lieu la révélation ?

J’ai su que c’était MA Terre promise dès le moment où j’ai pris les photos du couple suédois. Et c’est pour cela que j’ai pris la décision de déménager là-bas.  

En revanche, je me donnais bien 2 ans pour me trouver une situation : un travail qui me convienne, un appartement, mon mari, une communauté/famille/groupe d’amis.  

Pour savoir si je me plaisais autant que je le pensais ou alors si je n’avais               qu ’idéalisé les choses.   

Même quand c’était difficile, je n’ai jamais remis en question mon choix de rester en Suède, mais je me disais plutôt que j’avais un problème et qu’il fallait bosser dessus.  

Et du coup, j’ai eu une âm(i)e-sœur lors de mon voyage de reconnaissance en Septembre. 

Suède
Le lâcher-prise comment l’as-tu vécu dans cette période ?   

Je ne sais franchement pas si j’ai vraiment réussi à lâcher prise. 

Le jour où je suis arrivée dans l’appartement chez la famille avec laquelle je vivais, et que je déballais mes affaires dans mes placards, j’ai eu un gros moment de vertige, une grosse peur en me disant : « Qu’est-ce que je fais…t’as pas de travail, des économies mais pas tant que ça… ». Et je me suis répétée un verset du livre de Josué « Ne t’ai-je pas donné cet ordre : fortifie-toi et prends courage ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras ».  (Josuée 1:9) 

Il y a eu des bas, des hauts, des vallées, des éclaircissements… je ne pouvais contrôler que les candidatures que j’envoyais ou les achats que je faisais. Franchement, je stressais, il y a des choses que je ne comprenais pas.  

Mon âm(i)e sœur travaille chez Spotify (mais à l’époque je ne savais pas). Il y  avait une offre d’une assistante juridique faîte pour moi chez Spotify. En cherchant un peu des infos sur le site, je vois ma pote en photo.

Du coup, je lui demande si c’est bien elle et elle me le confirme. Je lui demande si elle veut bien appuyer ma candidature chez Spotify et elle le fait. J’ai senti que c’était pour moi. Tu sais, cette conviction du Saint-Esprit et en plus, tout s’alignait. 

Eh ben, nope . J’étais tellement déçue. Rien n’avançait… Je n’avais aucun retour. Je commençais à me faire du souci et à être frustrée. Je ne comprenais pas pourquoi en terre promise, les portes n’étaient pas ouvertes, et grandes ouvertes.   

Et là, il fallait que je trouve un moyen pour relaxer mon cerveau et me raisonner. Laisser une place pour que je puisse entendre Dieu et non mes pensées. Mais c’était tellement le tumulte dans ma tête, je me faisais des films pour… je ne sais pas quoi.  

Heureusement, qu’il y avait les podcasts de Steven Furtick, les encouragements de Joyce Meyer, mon connect groupe qui m’encourageait. Des amies qui me conseillaient des bouquins pour justement tenter de renouveler mes pensées et faire confiance à Dieu.   

Franchement, j’ai dansé avec la paix, puis une grosse frustration, puis de la compréhension avant de sombrer de nouveau dans l’incompréhension.  

Il y a deux ou trois semaines, j’ai eu une révélation sur le fait qu’il y a des parties que je délègue à Dieu et d’autres où je «gère »…  

Je me suis alors rendue compte que je ne gérais pas du tout (rires) et que je n’avais pas remis tout au contrôle de Dieu. Du coup, j’apprends jour après jour sur le lâcher prise.  

La photo a dû être un élément « facilitateur » pour t’ approprier les « lieux » ?

Alors, c’est grâce à la photo que j’ai pu aller à Vasteras pour faire le mariage du couple suédois. 

J’ai aussi pu faire un deuxième mariage suédois l’année dernière, d’une de mes collègues suédoises.  

Du coup, la photo a toujours été une aide pour sociabiliser, pour servir à l’église, pour me détendre aussi, donc un facteur positif. Mais je ne m’en sers pas (encore) dans ma vie économique. J’aimerais bien cela dit, enfin, je suis encore partagée.  

Et maintenant, est-ce plus facile pour toi en regardant tout ce que tu as traversé de lâcher prise ? 

Et bien oui, au fur et à mesure, je donne plus de choses à Dieu, mais j’apprends toujours à lâcher-prise. Sachant d’où je pars, je peux voir que j’ai déjà beaucoup grandi et beaucoup appris.  

J’ai ma routine matinale de prières, où j’ai besoin de le déclarer avant de commencer ma journée, et tout remettre à Dieu, tout. Au moins le dire.  

Qu’as-tu appris sur Dieu que tu ne soupçonnais pas jusqu’à ton arrivée en Suède? 

Ohlala, haha !

J’ai eu une bonne dizaine de révélations sur ces deux dernières années, mais celles dont je me rappelle comme si c’était hier : 

Dieu nous a déjà donné la guérison, et si on ne la voit pas se manifester dans nos vies, c’est qu’il y a quelque chose à creuser ; 

Dieu est toujours avec nous. Pendant une semaine entière, je le « voyais » toujours par-dessus mon épaule, c’était il y a deux semaines ; 

Il a une puissance inimaginable et parce que nous sommes ses héritiers, nous la partageons avec lui, si seulement on pouvait juste la mettre en œuvre ; 

La vie est au pouvoir de la langue, et Dieu attend que nous fassions équipe avec lui. 

 – Dieu n’est pas l’égal de satan mais il est bien plus puissant 

  – Dieu est miséricordieux et il est fier de moi.  

Du coup tu es partie en étant célibataire sans enfant ce qui est à la fois pratique et déstabilisant, mais comment te situe dans cela ? 

J’aurais aimé partir avec ma famille, cela aurait été tellement plus facile je trouve. Avoir des repères.  

Et en fait, ma future famille me manque.  

 Mais j’ai appris tellement de choses, j’ai grandi et guéri (toujours en cours) et donc la relation avec ma future famille et mon mari sera bienveillante.   

Je marche par la foi dans ce domaine et je sais que Dieu a prévu, même si je ne le vois pas et je ne sais pas comment. Je prie pour mon futur mari et mes enfants à naître. Avec des encouragements et des prophéties sur mon mari, mais aussi mes enfants.  

Cela fait partie des domaines où je pensais gérer. En fait, pas du tout. Je remets à Dieu, et moi, la seule chose que j’ai à faire, c’est prier et exécuter ce que Dieu m’a confié, prier et lui préparer une petite surprise.  

Tu te sens comment maintenant ? Où en es-tu ? 

Je me sens bien, et je suis résiliente, persévérante et courageuse, ce que je n’étais pas avant. Même si les circonstances ne sont pas toujours au beau fixe ou favorables, je ne perds pas la foi et, au contraire, j’ouvre ma bouche pour persévérer dans la prière.  

Je le vois et le sais car je m’en suis fait la réflexion le mois dernier. J’ai vu que cela avait changé en moi.  

Avant de partir, je priais aussi beaucoup pour la liberté. C’est au milieu de la forêt que je me voyais libre. Une de mes amies avait prophétisé la liberté sur ma vie et me voyait libre là où j’allais.   

A ce jour, je peux dire que je suis en bonne voie, et que des mensonges et des chaînes sont tombés les uns après les autres.  

Sabrina heureuse

Est-ce que tu es heureuse ? 

Je le suis, non pas parce que je ressens de la joie au moment où je parle (je me sens même très fatiguée et vide – longue journée), mais parce que je sais que Dieu me mène là où je dois aller, et surtout que je ne le laisserai pas tomber. Que nous sommes liés et qu’il travaille en moi tout le temps, et en tout temps, il est avec moi et je peux avoir accès à lui.  

Oui, je suis heureuse.  

 Merci infiniment Sabrina❤

N’hésitez pas à suivre Sabrina sur instagram @valeriuseyes

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Make up artist et artiste de la vie en générale, je suis quelqu' un de curieux et un peu aventurière (juste un peu). J'ai une véritable passion pour la beauté des femmes et leur bien être. Retrouvez moi sur mon podcast chrétien @Gracesanstabou ou sur ma page make up @The_Glowing_Grace

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