Se faire dépister en cas d’infidélité : Les infos utiles
Récemment, sur le compte Instagram du magazine, une harmonyeuse nous demandait son aide, suite à la découverte de l’infidélité de son mari.
Quelle que soit notre sensibilité chrétienne, conseiller une personne dans ce cas de figure est une entreprise délicate.
Nous voulons tous bien faire et bien dire pour aider, mais en réalité, nous ne savons jamais vraiment comment le couple en question a dessiné les contours de sa relation.
A cette harmonyeuse, je lui ai conseillé d’aller se faire dépister sans attendre.
En théorie, un mariage monogame nous “garantit” la sécurité de profiter de l’un et de l’autre physiquement, sans avoir peur d’attraper une IST (Infections Sexuellement Transmissibles).
Le dépistage n’est pas nécessairement le premier réflexe qui nous viendrait à l’esprit, mais il faut garder en tête qu’une IST peut avoir des conséquences désastreuses.
Très peu d’entre nous ont un souvenir limpide des 3h de cours d’éducation sexuelle reçus au collège. Certains ont eu la bénédiction d’aborder sainement ce sujet avec leurs parents. Mais force est de constater que la plupart d’entre nous, ne sommes pas suffisamment éduqués sur ces sujets.
Avoir conscience de sa santé sexuelle ne se résume pas à pratiquer l’abstinence, puis à être dans un mariage monogame.
Que nous marchions avec Jésus ou non, nous ne sommes pas à l’abri d’un(e) conjoint(e) inconséquent(e). Nous-même pouvons tomber.
Donc oui, en cas d’infidélité, le premier réflexe est de se faire dépister. Nul besoin de l’accord ou du conseil d’un pasteur.
Est-ce que Dieu peut nous protéger même des IST? Oui. C’est la raison pour laquelle il a donné aux hommes l’intelligence pour créer des outils pour les éviter, les soigner et surtout les prévenir.
La première chose que j’aimerais balayer de la table de discussion, c’est la honte. Il n’y a rien de honteux à parler de ce sujet, que ce soit l’infidélité ou le dépistage et il n’y a rien de honteux à être dans ce cas de figure.
Cet article sera en partie très informatif, car notre niveau de connaissance dans ce domaine est très inégal.
Nous sommes là pour trouver des pistes pour s’en sortir et rendre gloire à Dieu.
Proverbe 1:4-5
“Pour donner aux simples du discernement,
Au jeune homme de la connaissance et de la réflexion.
Que le sage écoute, et il augmentera son savoir,
Et celui qui est intelligent acquerra de l’habileté…”
Louis Segond
Un risque d’avoir une IST
Une Infection Sexuellement Transmissible est, comme son nom l’indique, toute infection asymptomatique ou non, contractée lors d’un rapport sexuel. On peut, en effet, la transmettre sans savoir qu’on est infecté ; d’où l’importance de se faire dépister en cas de doute sur la fidélité de votre partenaire.
Les agents infectieux tels que des virus, bactéries ou parasites sont à l’origine de ces IST.
Les IST causées par des virus :
-hépatite B
-les HPV (papilloma virus chez l’être humain)
-l’herpès génitale
-le VIH
Les IST d’origines bactériennes :
- Gonorrhée
- Syphilis
- Chlamydiose
La Trichomonase (vulgairement, les morpions) est due quant à elle, à un parasite.
Une partie de ces IST n’ont même pas besoin d’une pénétration sans protection pour être transmises. Un simple contact de fluide au niveau d’une lésion ou de la muqueuse infectée suffit : un rapport bucco-génital par exemple. L’utilisation de protection, tel que le préservatif ou une digue dentaire est fortement recommandée.
Prises à temps, certaines de ces infections deviennent rapidement un mauvais souvenir.
Cependant, une IST qui n’est pas rapidement détectée et qui s’aggrave, peut avoir de lourdes conséquences.
Comme c’est le cas pour la chlamydia. Non dépistée, elle peut engendrer de l’infertilité chez l’homme ET la femme. De plus, elle accroît les risques de transmission du VIH.
Douleurs pelviennes chroniques, risque de grossesse ectopique (la grossesse ne se déroule pas à l’endroit habituel), les conséquences sont assez lourdes.
Pour celles qui réussissent à accoucher malgré tout, il y a un risque de transmission au bébé pendant l’accouchement. Il peut alors développer une infection pulmonaire et/ou oculaire.
Le cas VIH
Le VIH est une maladie encore trop stigmatisée. Malgré sa prise en charge impeccable et le fait qu’un malade (sous traitement) aujourd’hui soit indétectable et non contaminant, certains clichés ont la peau dure.
Cette maladie vous expose à tout un tas de discriminations.
Non ! Ce n’est pas une maladie de toxicomanes, d’homosexuels ou de prostitués. Le simple fait de ne pas utiliser de préservatif vous expose au VIH: un.e seul.e partenaire suffit.
Le TPE
Le Traitement d’urgence Post Exposition doit être pris dans les 4H à 48h après le rapport à risque. Il est important de le prendre le plus tôt possible!
Pour cela, il suffit de se rendre aux urgences et d’expliquer son cas. Notez quand même qu’il peut exister au sein du personnel médical, des idées reçues sur le profil type des “bénéficiaires habituels » du traitement. N’hésitez donc pas à expliquer que vous n’avez aucune idée du statut sérologique et des comportements sexuels du/de la nouveau/nouvelle partenaire de votre conjoint(e).
Ce traitement n’a de sens que si vous avez eu un rapport avec votre conjoint(e) et que dans les instants qui ont suivi, vous avez appris son infidélité.
Passé les 48h, il est préférable de faire un dépistage classique ou un autotest (disponible en pharmacie), de préférence au bout de 6 semaines. En effet s’il y a exposition, les tests seront plus fiables après ce délai.
Comment faire, si on sait qu’on veut rester dans la relation, mais que notre partenaire continue de prendre des risques inconsidérés ?
La PrEP
Pré Exposition Prophylaxie
Il s’agit d’un médicament à destination des populations très exposées au risque de transmission du VIH. Elle empêche le développement et l’installation définitive du virus dans le corps et donc, de rester séronégatif. Ce traitement est prescrit par un médecin dans certains cas bien spécifiques. Il est efficace à près de 98%, ce qui est plus qu’encourageant.
Il peut arriver que, pour diverses raisons, vous ne puissiez/vouliez pas mettre fin à la relation. Cela peut devenir une option pour votre sécurité.
Je vous invite à regarder la vidéo :
Notons que ces traitements n’agissent que pour le VIH, donc, vous n’êtes pas à l’abri d’une autre IST.
En France, il est aisé d’être pris en charge et d’avoir accès aux soins (dans la majorité des cas).
Vous pouvez vous rapprocher de votre médecin traitant ou simplement vous rendre au CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic) le plus proche de chez vous. C’est complètement anonyme et gratuit!
Et si vous avez des questions, appelez Sida info service au 0 800 84 08 00 ou allez sur le site internet https://www.sida-info-service.org/.
On pourrait moralement se poser la question de la confiance.
Si vous avez confronté votre partenaire au sujet de son infidélité et qu’il/elle vous assure avoir été prudent, vous êtes en droit de remettre sa parole en doute et de ne penser qu’à votre sécurité.
Quel que soit ce qu’il s’est passé entre vous avant la situation, il y aurait dû y avoir une forme de médiation dans la présence de Dieu, pas une infidélité.
Infections et mycoses vaginales
On ne s’en rend pas toujours compte, mais les infections et mycoses vaginales à répétions peuvent pourrir la vie d’une femme.
Un rien peut en être à l’origine : hygiène excessive, utilisation de produits non recommandés ou même un partenaire infidèle.
La flore vaginale constitue un écosystème qui sait se réguler tout seul! Pour tout vous dire, il est constitué de bactéries et de levures qui coexistent harmonieusement dans une légère acidité de PH à 4 voire 4,5. Un simple changement de PH peut notamment favoriser le développement de levures déjà présentes de manière désordonnée, si cela devient trop acide par exemple. Pour perturber ce microbiote, il suffit d’un rien : dérèglement hormonal, antibiotiques, protections hygiéniques et parfois même, le sperme. Or, un conjoint infidèle et qui ne se protège pas, est le véhicule parfait pour la distribution et l’entretien de ces infections et mycoses.
De prime abord, cela semble “moins grave” qu’une IST, mais une infection vaginale peut être extrêmement contraignante : odeur de poisson, démangeaisons, pertes avec une couleur inhabituelle ou même saignement après un rapport, sont autant de signaux que quelque chose ne va pas.
Ces symptômes sont handicapants et peuvent durablement entamer la confiance en soi. En cas de doute, ne pas hésiter à en parler à son médecin traitant ou son/sa gynécologue.
Apprendre à exercer sa grâce
Tous remplis du Saint-Esprit puissions-nous être, certaines choses arrivent et l’erreur est humaine. La pudeur c’est bien, mais sur ce type de sujet, il ne faut pas hésiter à être factuel. Nous devons tous apprendre à en parler librement, et avoir les bonnes informations, pour prendre les bonnes décisions.
Oui, il y a un aspect spirituel important qui doit être abordé, mais le rapport sexuel lui, a bien été physique (sauf si l’infidélité a été ”juste” émotionnelle).
Plus largement, la question de la santé sexuelle et de la sécurité sexuelle est très peu abordée. On balaye souvent le sujet, en disant qu’il est réservé aux couples mariés. Or, si nous voulons être parfaitement honnêtes, ce ne sont pas tous les chrétiens célibataires jeunes et moins jeunes qui pratiquent l’abstinence. Ce qui veut dire que les informations ci-dessus peuvent aussi leur être utiles.
Notre job en tant que chrétien n’est pas d’éviter l’enfer, mais de courir vers la croix et, tout au long de cette course, nous avons tous des ajustements à faire, pour nous rapprocher davantage de la volonté de Dieu.
Soyez bénies.