PORTRAIT : Mélia, athlète de haut niveau
Mélia Santu est une jeune athlète de 25 ans. Spécialisée en triple saut, elle pratique l’athlétisme depuis l’âge de 11 ans. Championne du triple saut femmes, elle a fait partie de l’équipe de France d’Athlétisme.
Après quelques années de retrait, Mélia a décidé de revenir dans le milieu sportif et de reprendre les entraînements. Cette décision a été un véritable challenge pour elle, car elle a dû tout quitter pour se donner toutes les chances de réussir : sa famille, son confort, son fiancé, ses amis.
Tout quitter pour entrer dans sa destinée, c’est un véritable défi et même en ayant la foi, cela n’est pas donné à tout le monde.
De retour après une année qui a surpris tout le monde et qui a modifié ses projets, nous avons rencontré Mélia, afin d’en savoir un peu plus sur son parcours, sur les challenges rencontrés et sur ce qui l’attend dans les prochains mois. Rencontre avec une jeune femme passionnée et déterminée.
Bonjour Mélia, peux-tu te présenter en quelques mots à nos lectrices ?
Bonjour, je m’appelle Mélia Santu, j’ai 25 ans, je suis originaire de Dreux et je suis une athlète depuis plusieurs années maintenant.
Tu es sportive de haut niveau. Comment en es-tu arrivée là ?
Je ne sais pas si on peut encore parler de sportive de haut niveau ( rires ). Je suis arrivée dans l’athlétisme grâce à une copine, Elodie A., qui en pratiquait déjà. Mais j’ai pris goût à ce sport à l’école primaire. Je me souviens des duels de sprint qu’on organisait avec les copains lors des récréations, j’étais la seule fille qui arrivait en finale contre un garçon. J’ai d’ailleurs le souvenir qu’un jour mon maître d’école m’avait dit “tu devrais faire de l’athlétisme”.
Ta discipline demande une complète dévotion et disponibilité. Dans ces conditions comment arrives-tu à concilier ta vie de femme, d’athlète et de chrétienne ?
Je me lève, je prends mon petit déjeuner ensuite je vais au travail, une petite sieste quand je peux et à l’ entraînement. Ça c’est mon quotidien.
Pour être honnête, pour moi c’était pas facile pendant plusieurs années. J’ai jamais su auparavant faire la part des choses. Le déclic s’est fait par le biais de mon chéri, après avoir eu divers échanges. Auparavant, j’avais tendance à me voir uniquement comme une athlète et inconsciemment je laissais le reste. Aujourd’hui j’ai trouvé un équilibre même si ce n’est pas toujours évident. Je parviens à concilier le tout.
Quelles sont les plus grandes difficultés que tu as rencontré en tant qu’athlète et comment as-tu fait pour t’en sortir ?
Les plus grandes difficultées rencontrées ont été les doutes sur ma progression. Dans mon parcours, j’ai enchaîné beaucoup d’échecs malgré l’obtention des titres et différentes médailles.
Ce qu’il faut savoir c’est que j’ai arrêté 3 fois mais j’ai toujours eu cette lueur d’espoir qu’un jour mes efforts payeront dans ce domaine.
Lorsque je décidais d’arrêter ma prière était “ Père je prends la décision d’arrêter mais si ce n’est pas le moment pour moi ouvre moi une porte “. Finalement je suis encore là malgré mon parcours rempli d’embûches.
Comment allies-tu Sport de haut niveau et Féminité ?
J’ai grandi étant un peu un garçon manqué. Plus jeune je ne prêtais pas attention à la féminité.
J’ai commencé à être féminine au lycée et encore plus après le bac.
C’est quelque chose que je n’ai jamais dit mais j’ai grandi avec une carapace du à mon enfance. Au fond de moi j’ai toujours voulu affirmer ma féminité mais je ne savais pas comment faire. Aujourd’hui je suis sortie de là, et c’est une liberté. Il y a un temps pour tout, un temps pour les baskets et un temps pour les talons et se faire coquette.
Quelle est ta tenue préférée ?
Avant je t’aurais dit les baskets mais ça c’était avant. ( rire )
Franchement, je me plaît bien en talon, maquillage, belle coiffure et une petite robe qui me met en valeur.
Se sentir belle, ça fait du bien au moral.
Partages-tu ta foi au quotidien ? avec qui ?
Je partage ma foi chrétienne avec mes amis. Cependant je remarque que je le fais peu dans le monde du sport et je trouve cela dommage.
Pourtant je pense que j’ai beaucoup à partager. Que le Seigneur m’inspire.
Qu’aimerais-tu transmettre comme message aux jeunes filles qui souhaitent faire carrière dans le sport ?
Je les encourage ! Si c’est la volonté de Dieu, foncez. Être sportive tout en étant féminine c’est possible. Ne prêtez pas attention aux paroles négatives que les gens peuvent dire. Me concernant, ça m’a porté préjudice pendant très longtemps. Il y a des réalités certes comme avoir des muscles etc mais j’ai envie de dire c’est normal vous êtes des athlètes, ça fait partie du jeu ! Acceptez-vous et aimez vous comme vous êtes.
Que pouvons-nous te souhaiter pour cette année 2021 ?
La santé et l’accomplissement de la volonté parfaite du Très-Haut.
Merci Mélia pour cette interview et ta sincérité. Nous te souhaitons le meilleur pour 2021.