Moi Barbara, j’ai eu recours à la chirurgie de l’obésité

Aujourd’hui nous allons faire connaissance avec Barbara. Nous servions dans la même équipe à l’église. Un de nos points communs était que nous étions toutes les deux en surpoids. Alors que je me pose encore pleins de question sur la chirurgie de l’obésité, Barbara a, quant à elle, franchi le pas.

En tant que femme chrétienne, il est parfois difficile de prendre ce genre de décision pour tout un tas de raisons, spirituelles ou non. En espérant que l’expérience de Barbara aide une soeur quelque part.

Hello Barbara ! Est-ce que tu pourrais te présenter et nous expliquer comment ton surpoids a commencé.

Oui ! Je m’appelle Barbara, j’ai 32 ans et je suis responsable d’une équipe de chef de projet événementielle.

J’ai été en surpoids depuis mes 8 ans et cela a été progressif. À 12 ans je faisais 100 kg. Je me suis stabilisée à 110 – 115 kg jusqu’à mes 18 ans pour atteindre un poids de 132 kg au plus haut dans ma vingtaine.

Comment est-ce que tu te percevais à ce moment-là ?

J’ai toujours été à l’aise avec mon poids et mon corps.

J’ai quasiment été en surpoids toute ma vie et je m’acceptais comme j’étais. Je n’ai pas subi de railleries particulières dans mon enfance ou adolescence. J’ai toujours fait du sport, j’étais bien entourée. Je me sentais bien dans ma peau. Ce qui me soulait le plus c’était surtout pour trouver des habits à ma taille, une fois la période « garçon manqué et jogging » passée.

Quelle chirurgie de l’obésité as-tu subi et en quoi cela consiste?

J’ai subi une sleeve le 21 juin 2016. Il s’agit d’une réduction de la poche de l’estomac. La poche restante est très petite ce qui ne permet de ne consommer que peu d’aliments pendant plusieurs mois voire années avant que l’estomac ne se détende et retrouve une taille plus ou moins normale. Entre temps on est sensé avoir perdu le surplus de poids que l’on a.

Le chemin de la chirurgie de l’obésité comporte plusieurs étapes. La première d’entre elles est la lettre du médecin traitant. Pourrais-tu nous expliquer comment cela s’est passé pour toi.  As-tu eu des doutes ?

J’ai eu la lettre 7 ans avant de franchir le pas de faire l’opération.

J’ai eu la lettre lorsque j’étais en IUT par l’infirmière de l’école mais à l’époque je n’avais jamais réfléchi à cette possibilité et les résultats de l’opération à moyen et long terme n’étaient pas très concluants car la méthode était encore très nouvelle en France.

Le fait d’avoir eu la lettre ne venait pas de moi mais c’est plutôt l’infirmière de l’école qui me disait que ce serait bien que je fasse l’opération : « je vais vous faire la lettre » m’a-t-elle dit. Mais la démarche n’était pas personnelle. Du coup, j’ai conservé la lettre et je l’ai même oubliée.

Puis j’ai repensé à la lettre quelques années plus tard (en 2015). Je commençais à me renseigner sur les effets à moyen et long terme et à ma grande surprise contrairement à 7 ans auparavant j’ai pu trouver plusieurs retours de personnes ayant subi l’opération 5 ans, 10 ans voire 15 ans auparavant.

J’ai pu constater que les effets de l’opération étaient concluants. A la même période, j’ai rencontré une personne dans mon église qui m’a expliqué qu’elle avait subi elle-même cette opération et qu’elle en était ravie. Elle m’a expliqué un peu comment se passaient la préparation, l’opération et l’après et j’ai commencé à sérieusement réfléchir à l’opération. Quelques semaines après, je débutais le processus.

As-tu ressenti de la peur?

Personnellement, je n’ai pas eu peur. J’étais vraiment en paix avec l’opération et persuadée que c’était la volonté de Dieu.

Comme la personne de mon église est venue me parler de son expérience au moment où je commençais à me renseigner, je me suis dit que c’était vraiment la volonté de Dieu et qu’Il allait tout gérer du début à la fin.

Mais il est vrai que l’entourage peut avoir peur. C’est pour cela que je n’ai pas parlé de mon projet à mon entourage au début du processus. Je n’en ai parlé qu’une fois le processus bien entamé.

Dans le processus pour faire cette opération, il est nécessaire d’avoir l’accord de plusieurs médecins au-delà du chirurgien.

La première étape est donc un rendez-vous avec le chirurgien qui décide si nous sommes éligibles à une opération pour réduire l’obésité (en fonction de notre IMC, état de santé général etc…). Il donne également les premiers éléments d’information ou nous renvoie vers une réunion d’information spécifiquement organisée par l’hôpital / clinique.

Il nous dit quelle opération est préconisée pour notre cas (anneau, ballon, sleeve ou bypass étant les plus connues) et enfin il nous explique les différents rendez-vous médicaux que nous allons devoir faire et il nous donne les prescriptions correspondantes.

Une fois les différents tests passées : suivi avec la nutritionniste sur plusieurs mois, quelques rendez-vous avec le psychologue, le cardiologue, le pneumologue et l’endocrinologue. J’ai enfin eu l’accord pour faire mon opération 5 mois plus tard tout de même… On m’a proposé de faire l’opération en mars mais comme je souhaitais voyager en mai j’ai demandé à la faire qu’à mon retour en Juin 2016.

A partir du moment où j’ai eu le retour positif des différents médecin, j’ai commencé à parler de mon projet à mon entourage car cela devenait très concret et quelque part réel.

L’opération en elle-même n’est pas douloureuse. Je suis rentrée à l’hôpital le matin de l’intervention à 7h. L’opération a eu lieu en fin de matinée vers 11h puis je me suis réveillée à 14h30 sans douleur. Mais au bout de quelques heures j’ai eu quelques douleurs à l’estomac, des remontés et nausées mais franchement la douleur est très supportable.

As-tu expérimenté  de l’opposition ?

Non je n’ai pas reçu d’opposition par rapport à mon opération.

C’est quelque chose de très personnel et aussi très lourd comme décision et comme opération.

Certaines personnes de mon entourage avaient quelques craintes quant aux différentes étapes du processus et surtout le fait que l’opération soit réalisée en anesthésie générale et dure un peu moins de 2h.

Aujourd’hui avec la méthode sous coelioscopie, l’invasion dans le corps est moins importante que quelques années auparavant. Ce qui n’est pas sans incidence, car cela m’a beaucoup rassurée sur le fait de poursuivre le processus.

Le fait que la personne qui m’ait partagé son expérience soit chrétienne cela a aussi joué sur le fait d’être persuadée que c’était bien la volonté de Dieu.

Je n’ai pas eu de personne qui m’ont abandonné ou qui ne m’ont pas soutenu. Tout le monde à qui j’en parlais ont compris la démarche. Après comme je l’ai dit, il s’agit d’une démarche très personnelle, alors je n’en ai pas parlé à tout va non plus mais uniquement à mes proches (famille nucléaire, quelques amies proches et deux tantes).

Après les autres personnes ont vu les résultats après coup mais tout le monde n’a pas osé venir m’en parler directement. Au travail, par exemple, ils demandaient à ma collègue si je n’étais pas malade car ils me voyaient jour après jour perdre du poids de façon considérable et rapidement.

J’ai toujours eu une bonne image de moi, je sais ce que je vaux, que je suis la fille du créateur que j’ai été faite ainsi et j’appréciais mes formes.

Cependant, il était difficile pour moi de pouvoir m’habiller comme je le souhaitais. Et j’ai vraiment pris la décision de me faire opérer quelques mois après la naissance de mon premier neveu.

Je me suis dit qu’il fallait vraiment que je sois au maximum de ma force et de ma santé pour les années à venir si je voulais pouvoir profiter de mon / mes neveux et plus tard mes enfants. J’ai donc fait l’opération pour pouvoir être en meilleure santé car bien que je faisais du sport, je sentais bien que je n’étais pas au top de ma force. J’avais des douleurs aux genoux, au dos, je m’essouffle vite etc.

Du coup à part ton apparence qu’est ce qui a changé de façon drastique ?

Dans ma vie de femme ce qui a changé de façon drastique c’est de pouvoir m’habiller plus facilement. Embrasser encore plus ma féminité car il y’avait des habits que je ne mettais pas (short, pantalon en général) et là j’ai appris à redécouvrir et réapprécier tous ces vêtements.

Autre point, on gagne un peu en assurance, car on ne se sent plus observé du coin de l’œil parce qu’on ne correspond pas aux standards de la société, ça change !

Ayant moi-même des personnes dans mon entourage qui ont subit cette opération, elles m’ont presque toutes rapportées qu’elles ont perdu des relations, comment cela s’est passé pour toi ?

Je n’ai pas perdu d’amitié ou de relations suite à ma transformation. Au contraire il y a des personnes qui sont revenues vers moi après mon changement surtout des hommes (ahahah). Mais après c’est à la sagesse de chacun qu’il faut faire appel pour savoir qui tu souhaites laisser entrer ou rentrer à nouveau dans ta vie suite à un changement physique. Quelles sont les intentions de ces personnes…

Comment tu te sens aujourd’hui?

Aujourd’hui, je me sens bien dans mon corps.

J’ai fait une seconde opération, 3 ans après la sleeve pour réduire la peau de mes bras car cela me dérangeait pour mettre notamment des chemises.

Je n’ai pas fait d’autres opérations esthétiques pourtant après l’opération le corps n’est absolument pas parfait. Peau détendue au niveau des bras, du ventre, parfois seins et cou…

En faisant du sport et surtout de la musculation, j’ai pu réduire les effets disgracieux. Je ne m’attendais pas à avoir un corps parfait mais de pouvoir être en meilleure santé, être plus endurante, pouvoir faire plus de sport et me sentir plus à l’aise dans mes habits et pour tout cela le pari a bien été tenu avec l’opération !

Merci infiniment Barbara d’avoir partager ceci avec nous ! Merci pour ta franchise.

Si vous souhaitez également partager votre histoire concernant la chirurgie de l’obésité, n’hésitez pas à nous contacter en privé ou à mettre un commentaire ci-dessous.